L’Evangile du dimanche 10 juin 2007

Dernière modification écrite le vendredi 4 avril 2008

Luc 9, 11b-17

Les foules s’en aperçurent et le suivirent. Jésus les accueillit, et il leur parlait du royaume de Dieu ; il guérit aussi ceux qui avaient besoin de guérison. Le jour commençait à baisser, les douze s’approchèrent donc et lui dirent : Renvoie la foule afin qu’elle aille dans les villages et dans les campagnes des environs, pour se loger et pour trouver du ravitaillement ; car nous sommes ici dans un lieu désert. Jésus leur dit : Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils répondirent : Nous n’avons que cinq pains et deux poissons, à moins que nous n’allions nous-mêmes acheter des vivres pour tout ce peuple. Or, il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : Faites-les asseoir par rangées d’une cinquantaine. Ils firent ainsi ; ils les firent tous asseoir. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et les bénit. Puis il les rompit et les donna aux disciples pour les distribuer à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient.

Jésus donne à ses disciples la force de la foi en Dieu, pour la vie, qui leur permettra de nourrir les autres. Ce que les disciples auront à apporter au monde, c’est ce qu’ils auront reçu de vital de Dieu, c’est le pain de vie.

La faim est un scandale ; on ne peut le nier. Combien meurent de faim dans notre monde ! En tant qu’êtres humains, croyants en plus, nous ne pouvons rester insensibles à cela. Nous devons agir, chacun dans notre vie, dans une commune prise de conscience des injustices qui défigurent la terre.

Mais pour les disciples, la nourriture fondamentale, c’est ce que Dieu va leur donner. Les disciples ont à apporter au monde le Christ lui-même, qui est don de Dieu.

La multiplication des pains est le signe anticipant le banquet messianique dans ce royaume où il n’y aura plus de miséreux, plus d’affamés, plus de pauvres, plus d’exclus. Le récit de la multiplication des pains désigne Jésus comme celui qui nous attend et qui nous rencontre dans l’invitation à la Cène. Ce Seigneur est d’une plénitude inépuisable, apaisant royalement la faim de ceux qui ont accepté sa parole vivifiante et structurante.

Jésus est véritablement celui qui peut nourrir tout le monde sans que nul ne reste sur sa faim.

A partir de cinq pains et de deux poissons, les 5 000 mangent à satiété. C’est dans cette disproportion que vit l’église :

-  disproportion entre l’élément terrestre et le don céleste ;
-  disproportion entre la pauvre parole humaine, insuffisante, et la parole divine, inépuisable ;
-  disproportion entre si peu à offrir (cinq pains et deux poissons) et la foi qui rassasie la foule.

Jésus est l’apaisement de toute faim et la source intarissable de toute vie.

De nous, qui sommes des pauvres d’amour, des pauvres de générosité, de courage, d’engagement, il fait des riches qui possèdent tout. Cette richesse doit tourner le travail des ministres et la vie d’église vers les autres, vers l’extérieur, mais aussi vers l’intérieur, dans ce que nous avons de plus profond, car il nous faut la foi pour les oeuvres, car la foi sans les oeuvres n’est rien !

Chacun, dans sa vie en Christ, doit se tourner vers le monde profane qui nous entoure. Les disciples, élèves de Jésus, apprennent l’intérieur pour devenir des apôtres ouverts aux autres et les initier à la foi, à l’amour, dans l’édification de la communauté, de l’église du Christ, du peuple de Dieu.

Le peuple de Dieu est donc en route, sur la route, toujours en mouvement entre le jour et la nuit, entre la campagne et la ville, dans le désert même ; en mouvement dans sa méditation aussi, afin d’être toujours plus fort à la lumière de la foi.

Nous sommes le peuple de Dieu, fort de cette certitude que Dieu nous aime, qu’il est à nos côtés, nous donne toute nourriture et fait de nous ses invités au festin du Royaume, dont nous vivons déjà les signes.

D’après : Jeanine DELON, Bible et Liturgie 1998, ERF Cévennes-Languedoc-Roussillon.


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