L’Evangile du dimanche 28 octobre 2007

Dernière modification écrite le vendredi 4 avril 2008

Luc 18/9-14

Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se persuadant qu’elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres : Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était pharisien, et l’autre publicain. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain ; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l’autre. Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé.

Avec cette parabole, Jésus se place en juge, à l’intention des « certains » du verset 9. Il énonce avec autorité le jugement de Dieu sur les personnages de sa petite histoire.

Et cependant, à l’intérieur même de la parabole, il justifie son amitié pour les péagers, puisque l’un d’entre eux sait se reconnaître tel qu’il est, sans excuses ni fausses promesses.

Jésus est donc à la fois celui qui copine avec les plus mal vus et celui qui parle par la bouche même de Dieu. Quel contraste !

Nous hésitons aussi toujours entre ces deux images du Christ. Le petit, l’humble, le fragile, l’ami, l’humain nous séduit et nous touche, de l’enfant de Noël au jardinier du cimetière, en passant par l’homme qui a faim, qui fuit la foule, qui pleure son ami ou qui crie à l’abandon sur la croix.

Le puissant, le divin nous impressionne, qu’il soit baptisé, transfiguré ou ressuscité apparaissant malgré les portes closes, qu’il bénisse ou qu’il maudisse, qu’il marche sur l’eau ou apaise le vent.

Il nous faut donc apprendre et réapprendre à chaque moment que Jésus est l’un et l’autre, l’un avec l’autre, jamais l’un sans l’autre. Il est le vainqueur du mal et de la mort, tout en restant le tout-proche attentif et disponible. Il est celui qui parle au nom de Dieu tout en restant l’ami du péager.

Ce rabbi Jésus doit être incroyablement sûr de ce qu’il est, de ce qu’il veut, pour n’avoir aucune crainte de perdre sa pureté, sa réputation, son identité même s’il côtoie des femmes, des collaborateurs, des lépreux...

Peut-être ai-je besoin qu’il m’aide à savoir mieux qui je suis réellement, et à demander à Dieu, moi aussi, de m’accepter tel que je suis, avec tout ce qui reste sombre en moi - et que même toi tu ne connais pas. Mais toi-même, qui vas le voir la nuit, n’as-tu pas aussi une part d’ombre à mettre au jour ?

***

Je me demande si, demain, malgré la baffe d’aujourd’hui, je ne vais pas retourner l’écouter..

D’après : Charles LEJEUNE et Sophie MERMOD, Revue Lire & Dire. 1998/1, n° 35


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