Evangile du dimanche 11 février 2007 - " bienheureux "

L’Evangile du dimanche 11 février - bienheureux
Dernière modification écrite le vendredi 4 avril 2008

Luc 06, 17.20-27

Il descendit avec eux et s’arrêta sur un plateau où se trouvait une grande foule de ses disciples et une multitude de peuples de toute la Judée, de Jérusalem et du littoral de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus pour l’entendre et pour être guéris de leurs maladies. Alors il leva les yeux sur ses disciples et dit : Heureux vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous ! Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés ! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie ! Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu’ils vous chasseront, vous insulteront et rejetteront votre nom comme infâme, à cause du Fils de l’homme. Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez de joie, parce que votre récompense sera grande dans le ciel ; car c’est ainsi que leurs pères agissaient à l’égard des prophètes. Mais malheur à vous, les riches, car vous avez votre consolation. Malheur à vous qui êtes rassasiés maintenant, car vous aurez faim ! Malheur à vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les larmes ! Malheur lorsque tous les hommes parleront bien de vous, car c’est ainsi que leurs pères agissaient à l’égard des faux prophètes !

Il est celui qui guérit au lieu de détruire. C’est ce qui marque l’existence toute entière de Jésus. Ses paroles s’affirment toujours à nouveau au milieu de la faiblesse humaine, de la faiblesse de chaque jour. C’est Dieu même est ici présent dans sa délivrance qu’il apporte. Nous pouvons donc bien comprendre pourquoi celui qui lui appartient est déjà heureux, bienheureux. Celui qui lui appartient brûle déjà d’amour, de cet amour qui lui est donné.

Le sermon de Jésus dans la plaine (chez Luc) rappelle le sermon sur la montagne de l’évangile de Matthieu. Mais ici Jésus s’adresse particulièrement à ses disciples. Ils sont ces invités à vivre la vie du Royaume au milieu du monde qui se montre souvent hostile, même dangereux. Le Royaume de Dieu est déjà présent, mais l’hostilité à Dieu persiste encore.

Quelle est la condition de ceux qui écoutent le sermon de Jésus ? Ils sont des « pauvres », des vrais pauvres au sens le plus total de ce mot. Ils sont devenus pauvres pour suivre Jésus. Ils se sont privés (ou étaient privés) de l’argent, de la considération, de la puissance... pour suivre Jésus. Nonobstant cela, ils sont appelés par Jésus « bienheureux ». Attention ! Il n’y a pas, dans les paroles de Jésus, aucune idée de la différence de qualité entre les pauvres et les riches. Les pauvres ne sont pas meilleurs que les riches, ni les conditions de leurs vies ne sont la vertu en soi... Ils sont appelés heureux, bienheureux dans les conditions réelles où ils vivent, avec leurs réelles pauvretés, au milieu de leurs privations parce qu’ils vivent déjà le Royaume de Dieu qui est leur héritage. Leur pauvreté devient leur bonheur parce qu’ils peuvent donner sans compter. Ils ont reçu sans compter et ils peuvent donner de la même manière. Le bonheur c’est donner sans compter.

La vie des disciples est orientée vers l’avenir. Ils sont libres des éphémères et des contradictions de ce monde. Ils ne se laissent déterminer et séduire par le présent. Ils sont libres. Pour les disciples c’est l’avenir qui décide du présent. Le texte - pour pouvoir encore plus accentuer leur relation au présent - dit : ceux qui se laissent déterminer par le présent perdent leur avenir, ils sont déjà « rassasiés », ils ont déjà leur « consolation ».

L’avènement du Royaume de Dieu libère, libère des fatigues du temps présent et rend capables à aimer, rend capables à être libres. L’amour - auquel Jésus invite ses disciples - libère pour vivre mieux le présent, sans se faire submerger par tout ce qui porte le présent, donne la force de vivre différemment.


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